La presse co-interroge et: points de vue de ADDI.L
ALGERIA WATCH Témoignage
27- Juin 2005 Ahmed Cherbi, enlevé et torturé en 2002 pour confirmer la version officielle de l'assassinat de Lounès Matoub
Observatoire des droits humains en Algérie (ODHA), Témoignage recueilli en février 2005
27- Juin 2005 Ahmed Cherbi, enlevé et torturé en 2002 pour confirmer la version officielle de l'assassinat de Lounès Matoub
Observatoire des droits humains en Algérie (ODHA), Témoignage recueilli en février 2005
Je travaillais dans un parking de voitures tout à côté de l'hôpital à Tizi-Ouzou. Le 27 février 2002 à 11h 30 j'ai vu une voiture arriver. L'ami qui travaillait avec moi a vu trois voitures. Deux hommes en civil en descendent et se dirigent vers moi. Chacun me prend par un bras et ils m'ordonnent de les suivre. A ce moment je ne sais pas qui sont ces hommes, sont ils des policiers, des gendarmes, des hommes de la Sécurité militaire? Ils ne m'ont rien dit d'autre, ne m'ont pas annoncé que j'étais en état d'arrestation (…) On m'a enlevé la cagoule. Les trois qui m'ont arrêté sont dans la pièce, l'un d'entre eux s'appelle Kader, il est de Ain-Defla. C'est un agent du DRS et c'est lui qui me torturera. Un monsieur entre avec un gros dossier entre les mains. Il ferme la porte derrière lui et c'est là que je vois que derrière cette porte est accrochée une tenue militaire de combat. Et je comprends que je me trouve au secteur militaire. (…) Ils me montre des petites cassettes vidéo, et il me dit: "ce sont des cassettes de Matoub, veux tu les voir?". Je réponds: "que vais-je faire avec?". Il me dit: "Je vais t'envoyer à Alger, tu as du travail avec les gens d'Alger, sois un homme. Tu collabores avec eux, ensuite ils te relâcheront et tu reprendras ton travail". Je répète que je n'ai rien fait, que je veux rentrer à la maison." Mais rien à faire, ils ont décidé de m'emmener à Alger. On me ramène dans la cellule où je suis enfermé pendant trois jours. Je n'ai pas eu à manger, ni à boire. Ce n'est que le samedi matin que Kader m'en sort. Il me bande les yeux mais je vois un peu par en haut et en bas. Quand il s'en rend compte il me met un sac noir sur la tête. (…) En réalité je me trouve au CTRI de Blida à Haouch Chnou. Ils me font entrer dans une pièce et me "cuisinent". Le colonel M'henna Djebbar y est. A ce moment je ne sais pas qui est cet officier. Je raconterai plus tard comment j'ai su qu'il s'agissait de lui. Il veut que j'avoue avoir vu les assassins de Lounès Matoub. Les militaires me montrent les photos de cinq personnes: Medjnoun, Chenoui, Boudjelah, Moufouk, Djebiri Djamel, Deux sont en prison, les autres ont été abattus. Ils veulent me faire dire que le jour de l'assassinat, mon père et moi nous nous trouvions sur place et qu'à 13h 13mn on aurait entendu des coups de feu et vu comment ces cinq personnes avaient tué Matoub. Je n'avais jamais vu Chenoui, je l'ai rencontré pour la première fois plus tard en prison. J'ai dit que je ne pouvais dénoncer des gens que je ne connaissais pas du tout (…). Il y a un autre civil qui s'avèrera être un député du RCD, Nourredine Ait-Hammouda, mais à ce moment, je ne sais pas qui il est. Il me parle en kabyle. Il me demande "pourquoi tu ne dis pas ce qu'on te dit de dire, tu sais que ceux qui entrent ici n'en ressortent pas. Si tu veux sortir, tu dis ce qu'ils veulent, tu fais un témoignage, il y a des journalistes ici, tu leur parles et leur fais comprendre, ils répercuteront ce que tu as dit. Tu passeras devant la justice, tu leur dis la même chose et il n'arrivera rien. Ensuite on te donnera ce que tu veux. Tu veux un visa, on te le donnera, tu veux une maison, on te la donnera, enfin tout ce que tu veux, tu l'auras. Cela faisait 17 jours que j'étais chez eux (…) Le lendemain quand ils m'ont sorti de ma cellule, il m'ont présenté à Djebbar, la médecin est venue, elle m'a refait une piqûre et de retour dans ma cellule, ils ont de nouveau introduit cette fumée. Je me voyais avec ma mère, mon père, mes cousins, à l'oued, je suis un peu partout. Sur le tuyau il y avait comme un petit micro. Je ne sais pas si dans cet état je parlais. Ils m'ont emmené de nouveau chez Nourredine Ait-Hammouda, Djebbar aussi était là. Dans la pièce il y avait deux journalistes et une caméra. Je leur dis que je veux partir: "cela fait 30 jours que je suis là, je ne peux pas faire de faux-témoignage, pourquoi ne me laissez-vous pas partir? (…) Toujours est-il que j'étais dans un état second, je ne sais pas si c'est l'effet de la piqûre ou de la fumée mais je faisais ce qu'on me disait de faire, on me demandait de me déshabiller, de me lever, de m'asseoir, je le faisais sans résistance. J'étais comme dans un état second. Deux jours plus tard environ ils m'ont fait entrer dans une pièce dans laquelle il y a un rideau avec une chaise devant. Sont présents Djebbar et deux journalistes. L'un des hommes qui se fait appeler Mohamed me dit ce que j'ai à faire. Il m'explique qu'ils vont enregistrer deux cassettes, l'une en arabe et l'autre en kabyle. (…) Puis les journalistes me posent des questions:"Pourquoi tu n'as pas été à la gendarmerie pour dénoncer les coupables?" Je réponds: "J'avais peur parce que mon père m'a interdit de le faire." Puis le commentaire du journaliste: "Après quatre années d'investigation, les forces de sécurité ont enfin pu trouver ces témoins qui confirment la culpabilité des suspects" En fait c'était un scénario pour dédouaner l'armée et faire porter la responsabilité de l'assassinat de Lounès Matoub aux terroristes. J'ai donc fait la cassette en arabe et en kabyle. C'est cet homme appelé Mohamed qui m'ordonne ce que je dois dire. Il y a aussi deux autres militaires qui mettent la pression. Puis une fois l'enregistrement achevé, ils me ramènent dans la cellule. Et là, c'est Ait-Hammouda qui vient, me félicite et me remet une table de chocolat. Il me conseille de dire la même chose devant la justice. A ce moment, je ne sais pas ce que veut dire justice, je ne sais pas ce qu'est un procureur de la République, un juge d'instruction. En fait je me demande si j'étais dans mon état normal en faisant cet enregistrement. (…).le 16 juin. J'étais inculpé pour "non dénonciation de l'assassinat de Lounès Matoub". Quand je lui ai raconté qu'on m'avait séquestré pendant 40 jours, torturé et forcé de faire de faux aveux, il m'a dit de ne pas raconter cela, de répéter ce que les gens de la SM exigeaient de moi. Il essayait de me persuader que j'étais jeune, que si je ne faisais pas un faux témoignage je resterai 10 ans en prison. Mais j'étais décidé de ne pas faire de faire de faux témoignage. (…) Deux semaines après le procès j'ai quitté le pays. J'avais déjà fait une demande de visa et heureusement c'est allé très vite. Je suis en France maintenant.
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Interventions de LAHOUARI ADDI sur le forum Wled Wahran en 2003 :
http://membres.lycos.fr/wahranforums/viewtopic.php?t=641
Je suis de ceux qui disent qu'en Algérie il n'y a pas de liberté de presse. Si la presseétait libre, notre débat aurait pour cadre El-Watan ou Le Matin. Mais les journaux algériens sont surveillés et il y a des Jjournalistes qui entrent dans le jeu des clans, ce qui donne l'apparence de liberté. Il est permis de critiquer les islamistes ou Bouteflika, mais pas ceux qui détiennent le pouvoir réel, ceux qui ont le pouvoir de lier et délier. Regarde cette affaire de Khalifa. Il n'y a pas un seul article d'investigation. Des milliers d'Algériens ont été ruinés. Il y a déjà eu de nombreux suicides. La crédibilité des banques est entamée; les dommages à l'économie nationale sont immenses. L'Etat ridiculisé et bien sûr pas de coupable. Si le FMI ne surveillait pas, la blanche à billets aurait couvert le déficit qui aurait été financé par l'inflation, c'est-à-dire par l'augmentation des prix au détriment des couches populaires.
Aucun journaliste ne pourrait s'aventurer à faire une enquête sur les mécanismes qui ont conduit à la faillite car derrière Khelifa, il y a Larbi Belkheir et le général Smaïn Lamari. La SM, ou plutôt une branche de la SM puisque c'est Tewfik qui a mis fin à l'entreprise pour mettre en difficulté ses concurrents. Il faut parler et ouvrir le débat. C'est un droit et c'est un devoir aussi. Le régime algérien ne tient que par l'opacité et si l'opacité est déchirée, il tombera comme un fruit mûr.
La presse algérienne, surveillée et noyautée par la SM, fait plus de publicité aux kabyles séparatistes qu'aux kabyles qui ont la tête sur les épaules. C'est de bonne guerre: diviser pour régner.
Je vous propose mon point de vue et soyez sûrs que le général Lamari le lira dans les 24 heures. C'est bien car aucun journal algérien n'oserait publier une telle réflexion. Dans la culture des pays sous-développés, le chef est sacré et il est au-dessus de la critique. Si les journaux algériens critiquent avec autant de ferveur Bouteflika, c'est parce qu'il n'est pas le chef, ou plutôt comme disent les jeunes, c'est un chef "taïwan". Lamari est le vrai chef, le seul problène est qu'il ne veut pas l'assumer publiquement.
La primauté du militaire sur le politique ou les contradictions entre la forme et le fond
http://membres.lycos.fr/wahranforums/viewtopic.php?t=641
Je suis de ceux qui disent qu'en Algérie il n'y a pas de liberté de presse. Si la presseétait libre, notre débat aurait pour cadre El-Watan ou Le Matin. Mais les journaux algériens sont surveillés et il y a des Jjournalistes qui entrent dans le jeu des clans, ce qui donne l'apparence de liberté. Il est permis de critiquer les islamistes ou Bouteflika, mais pas ceux qui détiennent le pouvoir réel, ceux qui ont le pouvoir de lier et délier. Regarde cette affaire de Khalifa. Il n'y a pas un seul article d'investigation. Des milliers d'Algériens ont été ruinés. Il y a déjà eu de nombreux suicides. La crédibilité des banques est entamée; les dommages à l'économie nationale sont immenses. L'Etat ridiculisé et bien sûr pas de coupable. Si le FMI ne surveillait pas, la blanche à billets aurait couvert le déficit qui aurait été financé par l'inflation, c'est-à-dire par l'augmentation des prix au détriment des couches populaires.
Aucun journaliste ne pourrait s'aventurer à faire une enquête sur les mécanismes qui ont conduit à la faillite car derrière Khelifa, il y a Larbi Belkheir et le général Smaïn Lamari. La SM, ou plutôt une branche de la SM puisque c'est Tewfik qui a mis fin à l'entreprise pour mettre en difficulté ses concurrents. Il faut parler et ouvrir le débat. C'est un droit et c'est un devoir aussi. Le régime algérien ne tient que par l'opacité et si l'opacité est déchirée, il tombera comme un fruit mûr.
La presse algérienne, surveillée et noyautée par la SM, fait plus de publicité aux kabyles séparatistes qu'aux kabyles qui ont la tête sur les épaules. C'est de bonne guerre: diviser pour régner.
Je vous propose mon point de vue et soyez sûrs que le général Lamari le lira dans les 24 heures. C'est bien car aucun journal algérien n'oserait publier une telle réflexion. Dans la culture des pays sous-développés, le chef est sacré et il est au-dessus de la critique. Si les journaux algériens critiquent avec autant de ferveur Bouteflika, c'est parce qu'il n'est pas le chef, ou plutôt comme disent les jeunes, c'est un chef "taïwan". Lamari est le vrai chef, le seul problène est qu'il ne veut pas l'assumer publiquement.
La primauté du militaire sur le politique ou les contradictions entre la forme et le fond
La récente interview du général-major Mohamed Lamari, donnée au journal égyptien Al-Ahram, laisse perplexe à plus d’un titre. Se présentant sous un visage plus sympathique que d’habitude (le général craint les remarques de sa femme quant à la réalité de sa fiche de paie), Mohamed Lamari a cherché à montrer que l’armée algérienne est sous les ordres du président de la République comme dans n’importe quel Etat de droit de l’hémisphère Nord. Mais peine perdue, car tout dans l’interview, démontre le contraire dans la forme et dans le fond. Qu’un officier supérieur en activité donne une interview à un journal étranger en parlant de politique intérieure et en adressant des critiques à peine voilées au Chef d’Etat en exercice montre qu’il est politiquement supérieur à ce Chef d’Etat. C’est ce qu’a d’ailleurs a compris la presse algérienne qui commente en première page, et à travers plusieurs articles, les déclarations de Mohamed Lamari. Le dernier discours de Bouteflika à Blida n’a pas eu autant de commentaires de la part de la presse écrite. Autre différence de taille, aucun journal n’a fait la moindre critique au général alors que le discours de Bouteflika a subi le feu de la critique de la presse. Ce traitement différent indique que Lamari a plus d’autorité que Bouteflika, c’est-à-dire qu’il suscite plus de crainte. Il est le véritable chef, et en pays sous-développé, on ne critique pas le chef. On critique les subordonnés qui n’appliquent pas correctement les directives du chef, et c’est pourquoi Bouteflika est critiqué. Il lui est reproché de ne pas être éradicateur comme l’est le chef. En réalité, Bouteflika n’est ni éradicateur ni réconciliateur ; il est opportuniste, cherchant à exploiter à son profit personnel les aspirations à la paix de la population. Le général Lamari pourrait répondre que ce n’est pas de sa faute si la presse algérienne le respecte plus que le président Bouteflika. Mais dans l’interview, il se place au-dessus de lui, puisque il critique les ministres successifs de l’intérieur pour ne pas avoir fait leur travail. Dans les Etats de droit de l’hémisphère Nord, un ministre est formellement supérieur à un chef militaire dans la hiérarchie politique. Seul le chef du gouvernement ou le président peuvent critiquer un ministre. Ce fait à lui seul montre que la presse écrite ne se trompe pas quand elle traite le général Mohamed Lamari pour ce qu’il est, c’est-à-dire le vrai chef. Bouteflika n’est que « navet sur le couscous », comme on dit chez nous.
Le général Lamari parle avec autorité de politique intérieure et établit des lignes rouges à ne pas dépasser. Alors que seul le président est autorisé à parler de lignes rouges à ne pas dépasser. Le général ne peut nier qu’il est un homme politique, surtout lorsqu’il ne dit que la moitié de la vérité. Il est vrai que l’armée algérienne ne fait pas de politique institutionnellement car les chefs d’unités opérationnelles (capitaines, commandants, colonels…) ne sont pas impliqués dans la vie politique formelle. Heureusement. Mais le général Lamari passe complètement sous silence les activités de la Sécurité Militaire (DRS, DCE, DCSA…) dans la société civile. De deux choses l’une : ou bien la SM ne dépend pas de l’Etat-Major, ou bien elle en dépend formellement mais elle lui échappe réellement. Dans ces conditions, il faut se demander de qui dépend la SM ? Pour n’avoir pas évoqué l’existence de la SM, le discours du général Lamari perd toute crédibilité. Il devient un discours politique ordinaire produit par un homme politique ordinaire cherchant le soutien de la population à sa politique. En conclusion, l’interview du général-major Mohamed Lamari confirme encore une fois le mot de l’historien Mohamed Harbi : « Les Etats ont une armée ; en Algérie, l’armée a son Etat ». Mohamed Lamari, en sa qualité de chef d'Etat-Major, a parlé de son Etat. Donnons-nous rendez-vous à la prochaine interview pour voir si les tirs seront rectifiés. Respectueusement, mon général
Lahouari Addi
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Lahouari Addi
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Le Matin, Liberté et El Watan je ne les lis pas. Je lis Le Quotidien d'Oran, et j'ai constaté que ces derniers mois qu'il a perdu de sa liberté de ton. Je suppose que le colonel Zoubir leur a demandé de rester dans les rangs, sinon la manne publicitaire leur sera fermée. Sur ce point, il faut savoir que c'est l'ANEP, organisme d'Etat, dirigé par le colonel Hadj Zoubir, ancien responsable chargé de la presse à la SM, qui distribue les pages publicitaires aux journaux. C'est ainsi que la SM verse des millions de dinars par mois aux journaux en prélevant sur les entreprises d'Etat. C'est pourquoi les journaux font de l'excès de zèle pour courtiser les militaires et insulter l'opposition. Dans un Etat de droit, cela s'appelle de la corruption.
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Vous dites que je parle de Bouteflika comme le journal Le Matin. Le Matin est protégé par la SM pour attaquer Bouteflika, autrement comment expliquer qu'un journaliste puisse insulter un président? Mais c'est ce que je reproche à Bouteflika, c'est de se laisser insulter sans égard à sa fonction. En mai dernier, j'ai été tellement ulcéré par un article de Benchicou contre Bouteflika que je lui ai répondu. Je ne défendais pas Bouteflika, je défendais la fonction. Il faut critiquer la politique du président, pas l'homme ni la fonction.
Concernant la presse, la « liberté » dont elle dispose, insultant à longueur de journée le président, n’indique pas que Bouteflika est attaché à la démocratie. Elle indique seulement qu’il accepte que la SM l’insulte par organes de presse interposés. Et c’est précisément ce que, personnellement, en tant que citoyen privé, je lui reproche. Il n’est pas à la hauteur de défendre la fonction présidentielle qu’il exerce. Il n’est pas ‘hrach’, comme on dit chez nous, avec Tewfik Médiène. Il est doux comme de la soie avec lui, alors que Tewfik Médiène mérite d’aller vendre du persil comme Ali Benhadj, à Guenzat..
Vous dites que je parle de Bouteflika comme le journal Le Matin. Le Matin est protégé par la SM pour attaquer Bouteflika, autrement comment expliquer qu'un journaliste puisse insulter un président? Mais c'est ce que je reproche à Bouteflika, c'est de se laisser insulter sans égard à sa fonction. En mai dernier, j'ai été tellement ulcéré par un article de Benchicou contre Bouteflika que je lui ai répondu. Je ne défendais pas Bouteflika, je défendais la fonction. Il faut critiquer la politique du président, pas l'homme ni la fonction.
Concernant la presse, la « liberté » dont elle dispose, insultant à longueur de journée le président, n’indique pas que Bouteflika est attaché à la démocratie. Elle indique seulement qu’il accepte que la SM l’insulte par organes de presse interposés. Et c’est précisément ce que, personnellement, en tant que citoyen privé, je lui reproche. Il n’est pas à la hauteur de défendre la fonction présidentielle qu’il exerce. Il n’est pas ‘hrach’, comme on dit chez nous, avec Tewfik Médiène. Il est doux comme de la soie avec lui, alors que Tewfik Médiène mérite d’aller vendre du persil comme Ali Benhadj, à Guenzat..
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Selon mes sources, d'Alger … Inès Chahinez qui s'attaque à Bouteflika c'est Benchicou. C'est lui qui écrit ces papiers et il signe Inès Chahinez. Mais même si c'est faux, cela revient au même car les attaques sont si graves qu'il en porte la responsabilité comme directeur de publication. L'affaire est intéressante pour nous et elle nous renseigne sur la nature du régime algérien dont les clans se déchirent par presse interposée.
Selon mes sources, d'Alger … Inès Chahinez qui s'attaque à Bouteflika c'est Benchicou. C'est lui qui écrit ces papiers et il signe Inès Chahinez. Mais même si c'est faux, cela revient au même car les attaques sont si graves qu'il en porte la responsabilité comme directeur de publication. L'affaire est intéressante pour nous et elle nous renseigne sur la nature du régime algérien dont les clans se déchirent par presse interposée.
Ce que je trouve regrettable, c'est que Benchicou qui se dit démocrate entre dans ce jeu pervers. Si Benchicou critiquait avec autant de verve ceux qui ont torturé des milliers d'Algériens et qui en ont fait disparaïtre 17 000 selon les chiffres du gouvernement, les démocrates le soutiendraient. En Algérie, les lecteurs ne sont pas dupes. A travers les attaques de Benchicou, Bouteflika apparaît comme l'homme droit que les corrompus veulent abattre
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L’affaire Chahinez-Bouteflika.
Selon ce qui se dit à Alger, c’est une affaire qui oppose les généraux Lamari Mohamed et Tewfik Médiène à Bouteflika. Ils ne veulent pas qu’il se représente pour un deuxième mandat parce qu’ils n’ont pas confiance en lui. Ils le soupçonnent de les préparer pour le Tribunal Pénal International après leurs retraites afin de devenir populaire. Le général Médiène donne des informations explosives sur l'entourage du président à Benchicou qui fait des papiers sous le pseudo de Chahinez Inès. Des milliards détournés, dont une grande partie en devises. La question qui se pose est pourquoi les généraux en question ne saisissent pas la justice ? Ils ne le font pas car eux aussi ne sont pas propres et ont beaucoup de choses à se reprocher et que Bouteflika sait. S’il est attaqué en justice, il risque d'évoquer les massacres de villageois à Bentalha, Rais et Remka (800 morts). Ils font pression sur lui juste pour qu’il renonce au deuxième mandat mais ils ne lui veulent pas de mal car il peut leur faire mal. Affaire à suivre.
Pour se maintenir, le régime cherche des relais dans la société, et à certains il leur demande de jouer le rôle de l'opposition. Parmi ces relais, il y a la presse que le pouvoir tient de plusieurs façons. Premièrement, certains journalistes connus sont des éléments des services. Il y a en plus des journalistes indicateurs qui donnent des informations sur leurs collègues. Et enfin, il y a l'ANEP qui distribue des millions de dinars par mois aux journaux sous forme de pages publicitaires. Les journaux qui publient des articles non conformes aux vœux du pouvoir seront menacés par l'ANEP dirigé par un colonel de la SM, Hadj Zoubir.
La ligne du journal Le Matin est de s'allier au diable s'il le faut contre les islamistes. C'est ce que je conteste car dans ce cas, le diable a tué autant sinon plus que les islamistes. Il faut défendre des principes et affirmer positivement son identité politique. Par exemple, dire: je suis contre ceux qui tuent. Si c'est des islamistes, je suis contre, si c'est des généraux, je suis contre. C'est ce que j'appelle une identité politique positive. La ligne du Matin va mener le journal vers des marécages car attaquer un clan du pouvoir en jouant les blondes aux yeux verts, c'est accepter d'être sous la protection de l'autre clan, ce qui n'est pas sain, car ce clan traîne des boulets sanglants aux pieds.
Quant à qui est démocrate en Algérie, je pense qu'il y a des potentialités énormes mais elles ne s'exprimeront que si la SM est dissoute. Des milliers de gens sont sur ma ligne, y compris dans l'armée, mais ces gens vivent au pays et ils n'ont pas la possibilité de s'exprimer.
La ligne du journal Le Matin est de s'allier au diable s'il le faut contre les islamistes. C'est ce que je conteste car dans ce cas, le diable a tué autant sinon plus que les islamistes. Il faut défendre des principes et affirmer positivement son identité politique. Par exemple, dire: je suis contre ceux qui tuent. Si c'est des islamistes, je suis contre, si c'est des généraux, je suis contre. C'est ce que j'appelle une identité politique positive. La ligne du Matin va mener le journal vers des marécages car attaquer un clan du pouvoir en jouant les blondes aux yeux verts, c'est accepter d'être sous la protection de l'autre clan, ce qui n'est pas sain, car ce clan traîne des boulets sanglants aux pieds.
Quant à qui est démocrate en Algérie, je pense qu'il y a des potentialités énormes mais elles ne s'exprimeront que si la SM est dissoute. Des milliers de gens sont sur ma ligne, y compris dans l'armée, mais ces gens vivent au pays et ils n'ont pas la possibilité de s'exprimer.
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Sur les journalistes assassinés, les trois quarts ont été assassinés par les services de Smaïn et Médiène selon de nombreuses ONG de droits de l'homme. L'accusation est grave mais il n'y a qu'une seule manière de disculper les généraux Mohamed Lamari, Tewfik Médiène et Smaïn Lamari, c'est la commission d'enquête internationale. A cet effet, Amnesty International lance une pétition pour une commission d'enquête internationale en Algérie, adressée au général Tewfik Médiène et le président Bouteflika. Elle se trouve sur le site d'Algeria-Watch. Je l'ai signée personnellement car quand il s'agit du respect des droits de l'homme et de la vie humaine, il ne faut pas hésiter à dénoncer que ce soit les généraux ou les islamistes. C'est important pour le futur de la démocratie et la construction de l'Etat de droit en Algérie.
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Médiène-Benchicou-Chahinez continue d'attaquer Bouteflika sur la gestion des deniers de l'Etat. Il (ou elle car il y a des doutes sur le sexe de Chahinez) a raison de critiquer la mauvaise gestion et le détournement de fonds, mais ces attaques ne sont pas crédibles car le pouvoir exécutif a toujours géré les finances publiques dans l'opacité et en en dilapidant une grande partie. Ce n'est pas propre au clan du président. Les clans adverses sont pire dans la gestion des finances du pays. Il faut que Benchicou demande à son copain Médiène pourquoi Air Algérie, dont le tiers des billets est vendu en devises et dont les avions ont un des meilleurs taux de remplissage du monde, est déficitaire! Benchicou ne fait qu'à moitié son boulot de journaliste. Il faut qu'il demande à Chahinez d'enquêter sur la gestion des fonds publics par les autres clans du pouvoir. Et aussi qu'elle enquête sur les massacres de Bentalha, les mutineries des prisons, les disparus...
Sur les journalistes assassinés, les trois quarts ont été assassinés par les services de Smaïn et Médiène selon de nombreuses ONG de droits de l'homme. L'accusation est grave mais il n'y a qu'une seule manière de disculper les généraux Mohamed Lamari, Tewfik Médiène et Smaïn Lamari, c'est la commission d'enquête internationale. A cet effet, Amnesty International lance une pétition pour une commission d'enquête internationale en Algérie, adressée au général Tewfik Médiène et le président Bouteflika. Elle se trouve sur le site d'Algeria-Watch. Je l'ai signée personnellement car quand il s'agit du respect des droits de l'homme et de la vie humaine, il ne faut pas hésiter à dénoncer que ce soit les généraux ou les islamistes. C'est important pour le futur de la démocratie et la construction de l'Etat de droit en Algérie.
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Médiène-Benchicou-Chahinez continue d'attaquer Bouteflika sur la gestion des deniers de l'Etat. Il (ou elle car il y a des doutes sur le sexe de Chahinez) a raison de critiquer la mauvaise gestion et le détournement de fonds, mais ces attaques ne sont pas crédibles car le pouvoir exécutif a toujours géré les finances publiques dans l'opacité et en en dilapidant une grande partie. Ce n'est pas propre au clan du président. Les clans adverses sont pire dans la gestion des finances du pays. Il faut que Benchicou demande à son copain Médiène pourquoi Air Algérie, dont le tiers des billets est vendu en devises et dont les avions ont un des meilleurs taux de remplissage du monde, est déficitaire! Benchicou ne fait qu'à moitié son boulot de journaliste. Il faut qu'il demande à Chahinez d'enquêter sur la gestion des fonds publics par les autres clans du pouvoir. Et aussi qu'elle enquête sur les massacres de Bentalha, les mutineries des prisons, les disparus...
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Vous ne ferez croire à personne qu'en Algérie, la presse est à ce point libre et qu'elle attaque de manière si virulente un président en exercice avec impunité. A ce rythme, vous allez nous faire croire que c'est la presse qui a chassé du pouvoir Betchine et Zéroual. Comment expliquer alors ce phénomène? L'explication est toute simple. Le général Médiène donne des garanties à Benchicou pour ne pas craindre la justice (elle échappe au président) et lui donne des informations. Pour que cela fonctionne, il faut que l'information donnée par Médiène soit vraie, sinon, cela ne marcherait pas.
FIN DES COMMENTAIRES DE LAHOUARI ADDI
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La Tribune Mercredi 27 août 2003
Les leçons oubliées
Par Abdelkrim Ghezali
La presse est dans l’œil du cyclone, mal aimée, maltraitée, mal vue et semble se complaire dans cette situation d’éclatement, d’atomisation des forces, de clivages politiques imposés certes par un contexte inédit, mais défavorable aux intérêts matériels et moraux de la corporation et de la profession. Les professionnels de l’information n’ont jamais été aussi divisés que durant ces dernières années. Face au terrorisme, aux harcèlements des pouvoirs publics, à toutes les formes d’atteinte à la liberté de la presse, la corporation a su dépasser ses différends, ses divergences et a fait preuve d’une solidarité inégalée et sans faille. Pourtant, après la mort du MJA et de l’AEJ, la corporation, journalistes et éditeurs, n’ont pas réussi à se doter de structures représentatives, crédibles, combatives capables de transcender les calculs politiciens, partisans et de groupes. Manifestement, la corporation n’a pas sa propre vision de ses intérêts collectifs, ni sa propre démarche dans le contexte national pour l’adapter chaque fois aux évolutions qui interviennent, aux rapports de force fluctuants et à la réalité du poids de la presse dans la société. La liberté, la justice, l’Etat de droit, la démocratie, la légalité… sont des combats permanents qui nécessitent des mobilisations, une organisation et des moyens dont la presse ne dispose pas. En fait, la corporation refuse de se donner les moyens de ses ambitions de faiseuse d’opinion, de contre-pouvoir, de gardien de la morale dans la gestion des affaires publiques, d’incorruptible, au-dessus de tout soupçon, loin des cercles occultes et des officines où se trament les complots de toutes sortes, de défenseuse de la veuve et de l’orphelin, de voix du peuple, des déshérités, des laissés-pour-compte, de chantre de la démocratie et des libertés, de toutes les libertés, du droit à la différence… La liste de nos prétentions est longue. Celle de nos rêves ensevelis sous le poids de nos égocentrismes l’est encore plus. Les différents courants qui traversent la corporation sont incapables de se supporter, de cohabiter et de fédérer en permanence autour d’une cause commune. Notre colère est épisodique, cyclique comme une tempête qui se lève et se calme comme si de rien n’était. Personne ne nous prend au sérieux, parce que nous-mêmes, nous ne nous prenons pas au sérieux, parce que nous ne savons pas quoi défendre au juste, ni qui défendre au juste, parce que nous ne nous sommes jamais entendus sur des principes clairs, communs, indiscutables, immuables. La réalité est loin de ce rêve. La réalité est plutôt ce cauchemar dans lequel nous nous complaisons. Il n’est donc pas étonnant que la presse soit dans cet état de déliquescence et de défaite permanente. Nous ne savons pas tirer les leçons de nos expériences pour que nos échecs ne soient pas une fatalité à léguer aux générations futures.
A. G.
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La presse est dans l’œil du cyclone, mal aimée, maltraitée, mal vue et semble se complaire dans cette situation d’éclatement, d’atomisation des forces, de clivages politiques imposés certes par un contexte inédit, mais défavorable aux intérêts matériels et moraux de la corporation et de la profession. Les professionnels de l’information n’ont jamais été aussi divisés que durant ces dernières années. Face au terrorisme, aux harcèlements des pouvoirs publics, à toutes les formes d’atteinte à la liberté de la presse, la corporation a su dépasser ses différends, ses divergences et a fait preuve d’une solidarité inégalée et sans faille. Pourtant, après la mort du MJA et de l’AEJ, la corporation, journalistes et éditeurs, n’ont pas réussi à se doter de structures représentatives, crédibles, combatives capables de transcender les calculs politiciens, partisans et de groupes. Manifestement, la corporation n’a pas sa propre vision de ses intérêts collectifs, ni sa propre démarche dans le contexte national pour l’adapter chaque fois aux évolutions qui interviennent, aux rapports de force fluctuants et à la réalité du poids de la presse dans la société. La liberté, la justice, l’Etat de droit, la démocratie, la légalité… sont des combats permanents qui nécessitent des mobilisations, une organisation et des moyens dont la presse ne dispose pas. En fait, la corporation refuse de se donner les moyens de ses ambitions de faiseuse d’opinion, de contre-pouvoir, de gardien de la morale dans la gestion des affaires publiques, d’incorruptible, au-dessus de tout soupçon, loin des cercles occultes et des officines où se trament les complots de toutes sortes, de défenseuse de la veuve et de l’orphelin, de voix du peuple, des déshérités, des laissés-pour-compte, de chantre de la démocratie et des libertés, de toutes les libertés, du droit à la différence… La liste de nos prétentions est longue. Celle de nos rêves ensevelis sous le poids de nos égocentrismes l’est encore plus. Les différents courants qui traversent la corporation sont incapables de se supporter, de cohabiter et de fédérer en permanence autour d’une cause commune. Notre colère est épisodique, cyclique comme une tempête qui se lève et se calme comme si de rien n’était. Personne ne nous prend au sérieux, parce que nous-mêmes, nous ne nous prenons pas au sérieux, parce que nous ne savons pas quoi défendre au juste, ni qui défendre au juste, parce que nous ne nous sommes jamais entendus sur des principes clairs, communs, indiscutables, immuables. La réalité est loin de ce rêve. La réalité est plutôt ce cauchemar dans lequel nous nous complaisons. Il n’est donc pas étonnant que la presse soit dans cet état de déliquescence et de défaite permanente. Nous ne savons pas tirer les leçons de nos expériences pour que nos échecs ne soient pas une fatalité à léguer aux générations futures.
A. G.
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2 Comments:
Merci pour cet article qui contient plein de bons conseils. C’est quelque chose que j’avais du mal a comprendre auparavant.
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Super article comme d’habitude. Un grand merci pour tout ce que tu nous partages.
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